La cité minière de Djerissa
En Tunisie, les mines de fer de Djerissa découvertes en 1887 et exploitées à partir de 1890 étaient sous le contrôle de la Compagnie algérienne de Crédit et de Banque, qui représentaient la Banque de l’Union parisienne. Djerissa, à 50 kilomètres de la ville du Kef, est un lieudit du nom de Henchir Hadid d’origine berbère, organisé autour de terres agricoles et de pâturages.
Il faut près de trois décennies pour la fabrication et la construction de la cité, de ses équipements, logements, de la réalisation des corons et d’un tissu hiérarchisé nettement ségrégé. Une population ouvrière cosmopolite venue du Maghreb et d’Europe, y a vécu, habité et travaillé dans la mine de fer. Les mineurs toutes nationalités confondues se retrouvaient dans la mine et regagnaient leurs corons une fois le travail achevé.
L’église, la cantine, la place, les magasins, la salle de cinéma sont autant de lieux de rencontre et de sociabilités qui ont vibré d’une vie sociale dont les témoins ont aujourd’hui disparu.
L’histoire de la cité minière de Djerissa nous renseigne aussi sur les sources et les modèles urbains industriels en vigueur aux XIXe et XXe siècles, modèles paternalistes, hiérarchisés et ségrégatifs. Djerissa est un centre d’exploitation minier important jusqu’aux années 1950-1960, la cité a concrétisé en un demi-siècle le terrain d’enjeux économiques et politiques cruciaux à l’échelle de la Régence de Tunis et du Maghreb colonial.
Le lieudit « Henchir Hadid » a été modifié radicalement par l’intervention de fondation de la cité au XIXe siècle. Il a vécu ses heures de pleine activité et de plein rendement. L’évolution urbaine contemporaine est marquée par le déclin de l’activité minière, l’exode rural et la demande insistante et impérative d’emploi.
De la cité du XIXe et du début du XXe siècle, il reste de nombreuses traces dont témoignent le site minier, le paysage industriel, l’architecture des logements et l’infrastructure. L’heure est à l’évaluation de ces témoignages et aux questionnements sur l’avenir de la ville de Djerissa dont l’histoire au présent se poursuit au rythme des crises économiques et des enjeux patrimoniaux.
De la cité du XIXe et du début du XXe siècle, il reste de nombreuses traces dont témoignent le site minier, le paysage industriel, l’architecture des logements et l’infrastructure. L’heure est à l’évaluation de ces témoignages et aux questionnements sur l’avenir de la ville de Djerissa dont l’histoire au présent se poursuit au rythme des crises économiques et des enjeux patrimoniaux.
Source : La cité minière de Djerissa 1887-2017 Genèse, évolution et devenir à travers l’urbanisme et l’architecture. Leïla Ammar et Hayet Badrani, Al-Sabîl : Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’Architecture Maghrébines – N°4 - 2017
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