Taoufik Ben Brik est un journaliste et écrivain tunisien, né le 9 novembre 1960 à Jérissa, localité minière du nord-ouest de la Tunisie. Il est l'un des six enfants du fondateur du premier syndicat minier du temps du protectorat français. Juriste de formation, écrivain francophone spécialisé dans la culture et le cinéma, il commence sa carrière dans les années 1980 dans la presse locale.
Après la prise du pouvoir par Zine el-Abidine Ben Ali en 1987, la censure et la répression augmentent contre les voix critiques vis-à-vis du nouveau régime : Ben Brik reçoit en 1991 une interdiction de publication. Renvoyé du quotidien La Presse de Tunisie2 en 1990, il se tourne dans les années suivantes vers les médias et agences de presse européens de langue française pour lesquels il travaille en tant que pigiste. Ses reportages sont critiques et ses attaques visent particulièrement la situation politique et des droits de l'homme en Tunisie.
En 1998, les autorités commencent à censurer systématiquement les journaux étrangers qui publient ses articles. Grâce à cette mesure, Ben Brik devrait selon elles devenir un fardeau économique pour les éditeurs et donc peu attractif.
En 1999, un nombre croissant d'attaques sont perpétrées contre lui et d'autres membres de sa famille par les forces de police en civil et en uniforme.
Le 16 juillet 2010, Ben Brik publie un poème dans l'hebdomadaire Al Mawkif intitulé Nali. Ben Brik l'explique ainsi « [Nali] signifie la semelle [...] une semelle qui empeste, qui sent le bouc, vieille, trouée, qui laisse pénétrer de l'air et que même un cireur ne réussirait pas à cirer . Ce numéro d'Al Mawkif aurait été censuré selon son rédacteur en chef Rachid Khéchana.
En janvier 2011, le président Ben Ali fuit le pays à l'occasion de la révolution. Taoufik Ben Brik annonce alors son intention de se présenter à l'élection présidentielle prévue dans un premier temps pour la mi-2011, avant d'être repoussée dans l'attente de la rédaction d'une nouvelle Constitution. Par la suite, il critique le gouvernement transitoire et le parti islamiste Ennahdha, qui a remporté l'élection de l'assemblée constituante tenue le 23 octobre 2011. Il contribue dans le même temps au nouvel hebdomadaire satirique El Gattous tout en lançant l'hebdomadaire Contre le pouvoir en décembre de la même année. Au cours de la même année, il refuse le prix spécial international de la liberté qui lui a été attribué par la Società Libera.
Parmi les publications de Taoufik Ben Brik, on peut citer :
· Et maintenant, tu vas m'entendre, éd. Aloès/Exils Éditeur, Tunis/Paris, 2000
· Le rire de la baleine, éd. Le Seuil, Paris, 2000
· Une si douce dictature. Chroniques tunisiennes 1991-2000, éd. La Découverte, Paris, 2001
· Chronique du mouchard, éd.La Découverte, Paris, 2001
· Ben Brik au palais (بن بريك في القصر), éd. Dar El Kaws, Tunis, 2001
· Ben Brik président suivi de Ben Avi la momie, éd. Exils Éditeur, Paris, 2003
· The Plagieur, éd. Exils Éditeur, Paris, 2004
· Je ne partirai pas, éd. Chihab, Alger, 2007
· Tunisie, la charge... Position-s, éd. RMR, Tunis, 2011
· Chien fils de chien (كلب بن كلب), éd. Apollonia, Tunis, 2013
· Kawazaki (كوازاكي), éd. Sud Éditions, Tunis, 2014
· Les Frères Hamlet (الإخوة هملت), éd. Sud Éditions, Tunis, 2016
· New York, banlieue de Tunis, éd. Sud Éditions, Tunis, 2016
· Le Bandit, éd. Sud Éditions, Tunis, 2017
· Wahran (وهران), éd. Sud Éditions, Tunis, 2020