Saliha de son vrai nom Salouha Ben Ibrahim Ben Abdelhafidh, née en 1914 à Nebeur dans le gouvernorat du Kef et décédée le 26 novembre 1958 à Tunis, est une chanteuse tunisienne.
Artiste passionnée et authentique, elle demeure à travers ses chansons attachée à son terroir et à ses origines campagnardes.
Saliha est placé à la maison de Mohamed Bey (frère de Moncef Bey) comme fille au pair, dont la maison reçoit les grands artistes et où les princesses apprennent à chanter et jouer aux différents instruments.
Elle a commencé à développer ses capacités en imitant les chants des princesses avec une note bédouine. Son contact avec le milieu artistique continue lorsqu'elle part travailler en 1927 dans la maison d'une chanteuse professionnelle, dénommée Badria, rue El Bacha à Tunis ; son don au chant y est découvert pour la première fois par l'avocat Hassouna Ben Ammar.
En 1938 elle apparaît pour la première fois sur scène. Puis, elle croise le chemin de Mustapha Sfar, fondateur de La Rachidia, qui lui fait intégrer l'institution1 marquée alors par la présence de Chafia Rochdi.
Les musiciens Khemaïs Tarnane, Mohamed Triki et Salah El Mahdi la prennent alors sous leurs ailes et lui composent une série de chansons . Elle déserte finalement La Rachidia pour entreprendre un nouvel itinéraire artistique plus conforme à ses aspirations.
Fin 1957, elle chante au Kef en compagnie de Ridha Kalaï. En descendant de la scène, elle s'effondre et doit se faire opérer. Elle reste clouée au lit durant trois mois mais, malgré une convalescence inachevée, décide de revenir à la chanson en dépit de l'avis contraire de ses médecins.
Saliha occupe une place privilégiée aussi bien au panthéon de la Rachidia que dans la mémoire fascinée des Tunisiens. 60 ans après sa mort , Saliha, icône de la chanson bédouine tunisienne reste toujours gravée dans la mémoire des tunisiens Frag ghzali, Bakhnoug, Ya Khlila, khali badalni, Om lahsan ghannat, Kif dar kass el hobb, Habbitha ma lgit menha manja, Aàordhouni zouz sbaya, Yalli boodek dhayaà fekri … figurent parmi ses éternelles chansons qui ont marqué sa célébrité dans les années 50 et jusqu’a ce jour. Sa trajectoire épouse celle de la Tunisie.